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LIBRAIRIE MOTS ET CIE

UN LIVRE, UN FILM DU 7 AU 13 JUIN

5 Juin 2017 , Rédigé par Le libraire Publié dans #ANIMATIONS

La librairie et les Amis du Cinoch'
vous invitent à tirer les fils entre
livre et film.
Le film c'est au Colisée du 7 au 13 juin
Le livre disponible  à la librairie sera lu
le jeudi 8 juin à 18:00
par le Zé Régalia Théatre

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LE LIVRE

LETTRES DE LA GUERRE Antonio Lobo Antunes ( Bourgois)

Le 6 janvier 1971, Antonio Lobo Antunes, jeune docteur en médecine portugais, spécialisé en psychiatrie, quitte Lisbonne pour l'Angola où son pays mène l'une des dernières guerres coloniales en Afrique. Pendant deux ans, tous les jours, il écrira des lettres à son épouse qui, enceinte, accouchera en son absence. Lettres d'amour  magnifiques de sensualité  mais aussi histoire d'un jeune homme de vingt-huit ans, né dans la grande bourgeoisie portugaise, enrôlé pour livrer une guerre absurde  dans un continent inconnu. Ces lettres sont aussi le  journal de bord d'un médecin et un document sur le quotidien d'une guerre violente, elles foisonnent d'évocations de paysages africains, de portraits psychologiques des militaires et des indigènes, de poèmes et de confidences passionnées où l'auteur, met son cœur à nu.

Un recueil aux multiples facettes qui signe la naissance de l’écrivain.

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LE FILM

(Critique Télérama lors de la sortie en salle le 12/04/2017)

António Lobo Antunes est l'un de ces écrivains que l'on dit « nobélisables », sans qu'ils soient jamais couronnés... Ses premiers romans, flux tumultueux de pensées et de souvenirs, ont eu pour toile de fond la guerre coloniale en ­Angola, à laquelle il a participé en tant que jeune médecin. C'est cette période qui est évoquée à partir de ses longues lettres, envoyées (chaque jour !) à sa femme enceinte, à Lisbonne. Des lettres d'amour lues en voix off, très sensuelles, riches, incantatoires, proches du journal de bord, qui disent le manque terrible de l'être aimé, mais aussi la violence de cette guerre injuste, l'attente, le néant, la part d'ombre de celui qui confie à un moment : « Voilà ce que la guerre fait de nous : des insectes luttant pour leur propre survie, dans une frénésie de pattes et d'antennes. »

Pendant que la belle langue chuintante se fait entendre, on découvre, à l'image, le quotidien morne, angoissant, d'António (Miguel Nunes) dans sa base militaire, à la lisière de la savane. Il voit ses compagnons mourir, tue des chiens porteurs de maladies, apprend des dialectes, s'étonne de tant s'exalter au contact de son fusil...

Noir et blanc soyeux, peu de dialogues, mais des mouvements fluides de caméra, autour de diverses silhouettes : un capitaine cultivé avec lequel António joue aux échecs, un griot, une fillette perdue... Pour ce premier film, le cinéaste a trouvé une forme envoûtante, concrète et surréelle à la fois. C'est une page sombre de l'histoire du Portugal qu'il évoque en même temps que s'exprime la conscience d'un homme qui s'interroge, ressent, retranscrit, avec déjà la conviction intime, très forte, que l'écriture romanesque et poétique fera partie intégrante de son existence. Et qu'elle sera aussi vitale, infinie, délirante que l'amour lumineux porté à son épouse, condensé à la fin de chaque lettre par un indéfectible « J'aime tout de toi. » — Jacques Morice

Voir la bande annonce

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