LES MOTS DU LIBRAIRE- SPÉCIAL RENTRÉE LITTÉRAIRE D'HIVER-
ANIMATIONS À LA LIBRAIRIE
►24 janvier 20h45 Salle de la Tour à PENNAUTIER
Les amis du Monde diplomatique vous proposent une conférence-débat avec Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT
autour de son ouvrage
« La troisième guerre mondiale est sociale » (ed.Atelier)
►Vendredi 26 janvier à 18:00 à la librairie
Rencontre avec Marie-Jean Sauret, psychanalyste,
autour de son ouvrage,
« La bataille politique de l’enfant »
Comment l’enfant (et l’adolescent) devient-il un sujet, acteur de sa vie, pour habiter le lien social avec ses contemporains ?
►Jeudi 8 février à 18h à l’Atelier Canopé 11.
10 bd Omer Sarrault à Carcassonne
Rencontre avec Katy Couprie à l’occasion de l’événement
« A place of wonder, dans les images de Katy Couprie ».
Discussion autour des références qui fondent sa démarche de création. Présentation de carnets et imagiers, réflexion autour de l’image et propositions de pistes pédagogiques pour la classe. Rencontre suivie d’une séance de dédicaces en présence de la librairie « Mots & Cie ».
Inscription gratuite mais obligatoire : contact.atelier11@reseau-
► Mercredi 21 février à 18:30 à la libraire
Rencontre/lecture avec
Olivier Bourdeaut pour son dernier ouvrage
« Pactum salis »( Finitude)
Voir résumé ci-dessous
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RENTRÉE LITTÉRAIRE D'HIVER

Quelque chose me dit que les piles à lire vont repartir à la hausse !!
Passons tout de suite à une première liste de coups de coeur.
LITTÉRATURE FRANÇAISE
►La Belle n'a pas sommeil Eric Holder (Seuil)

Une presqu’île du Médoc. Dans une grange au milieu de la végétation épaisse, Antoine a installé sa bouquinerie. L’endroit est quasi introuvable, et, sans l’intervention d’une mystérieuse madame Wong, le libraire crèverait de faim. Antoine paraît heureux dans sa tanière. C’est alors que déboule la blonde Lorraine, une conteuse professionnelle qui tourne de ville en ville. Antoine est vieux, aime se coucher à heure fixe : la belle n’a pas sommeil. Ce sera donc l’histoire d’une idylle saisonnière. Dans une belle langue, Holder décrit le monde populaire et marginal qu’il connaît comme personne.
Un roman bref, brillant et ciselé.
►COULEURS DE L’INCENDIE Pierre Lemaitre (Albin Michel)

Deuxième volet de la trilogie inaugurée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013. Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier, mais le destin en décide autrement. Elle va devoir sortir de sa condition confortable et passive de fille de notable pour affronter la misogynie et la duplicité des hommes qui l'entourent, le jour où le déclassement l'oblige à se défendre. Elle va déployer des trésors d'intelligence et de machiavélisme pour reconstruire sa vie.
Un beau portrait de femme doublé d'une nouvelle tranche d'histoire de France. Un roman aussi formidable que le précédent.
►PACTUM SALIS Olivier Bourdeaut (Finitude)

Incongrue, cette relation entre un paludier misanthrope, installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». On ne saurait décrire la nature exacte de la relation naissante entre ces deux personnalités fortes, aux antipodes l'une de l'autre et liées à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque. Ils vont passer une semaine à tenter de s‘apprivoiser, au cœur des marais salants.
Récit d'une amitié chaotique entre deux hommes et roman sur les relations humaines.
Olivier Bourdeaut sera à la librairie le mercredi 21 février à 18:30
►BLUFF David Fauquemberg (Stock)

Quand il arrive à Bluff Harbor, au sud de la Nouvelle Zélande, après 10 mois de marche, le Français est au bout du voyage, c'est le bout du bout du monde ! Alors quand dans ce bar, l'Anchorage, il croise le chemin et le regard de Rongo Walker le skipper maori et celui de son second Tamatoa, il sait qu'une porte vient de s'ouvrir. La campagne de pêche débute bientôt, le voilà enrôlé sur le Torooa, un caseyeur petit mais robuste en route pour la pêche à la langouste...
Roman d'aventures et hymne à la nature et à l'Océanie,
►LE SYNDROME DE GARCIN Jérome Garcin ( Gallimard)

L’enfance de Jérôme Garcin a été marquée par deux grands-pères éminents, le neurologue Raymond Garcin et le pédopsychiatre Clément Launay, qui avaient en commun d’être des humanistes, toujours à l’écoute du patient. Ils étaient issus de longues dynasties médicales. Après eux, cette chaîne s’est interrompue. Pourquoi? Quels sont les éléments constitutifs d’une famille ? d’une lignée et des formes de transmission?
Croisant l’histoire intime d’une famille et les mutations récentes d’une discipline, l’auteur tente de répondre à ces questions.
►JOURS BRULANTS À KEY WEST Brigitte Kernel (Flammarion)

Avril 1955, Françoise Sagan, dix-neuf ans, est en tournée aux USA à l'occasion de la sortie américaine de Bonjour tristesse. Tennessee Williams l'invite alors à le rejoindre à Key West où il demeure avec Frank Merlo, son amant, et Carson McCullers qui vient s’y installer provisoirement. Huit ans plus tard, juste avant sa mort, Frank Merlo décide de raconter ces deux semaines, dans cette villa écrasée par la chaleur avec ces trois monstres sacrés en proie à une nécessité impérieuse d’écrire pour chasser leurs démons.
Entre amour sensuel de la vie, désir d’écrire, et chaleur torride.
►DOUCES DÉROUTES Yanick Lahens (Sabine Wespieser)

Port-au-Prince, le père de Brune, le juge Berthier, est assassiné, sans doute pour avoir refusé de se laisser corrompre dans cette ville où tout s'achète. La jeune femme refuse de se résigner à la prudence. Son oncle Pierre n’a pas non plus renoncé à élucider ce crime. Il vit reclus dans sa maison, heureux de rassembler ses amis autour de sa table les samedis. Tous font bloc autour de Pierre et de Brune, tous tentent à leur manière de résister à la ville où la violence et la corruption sont loi.
Une plongée trépidante dans les entrailles de Port-au-Prince au rythme d'une écriture magistrale.
►EN CAMPING-CAR Ivan Jablonka (Seuil)

A travers ses propres souvenirs de vacances d’enfance, dans les années 1980, Ivan Jablonka dresse le portrait d’une génération. Entre sa mère prof de lettres et son père scientifique, les fils explorent en camping-car des territoires où ne s’aventurent guère les touristes. De Corse en Turquie, du Portugal en Italie, de la Grèce au Maroc ou en Sicile. Une manière joyeuse et toujours culturelle de voyager, une exigence d’ouverture, de curiosité aussi, avec le camping-car comme métaphore d’une culture.
Délicieux récit de jeunesse où se redécouvre la France des années Mitterrand.
►UN FUNAMBULE Alexandre Seurat (Gallimard)

Un jeune homme est réfugié dans la maison de vacances de ses parents, en bord de mer. Cela ne « va » pas, tout l’engloutit, la pensée de sa mère, sa relation avortée à la seule femme qu’il ait aimée, sa non-existence sociale. C’est un être effrondré, un funambule qui marche au-dessus du vide. Alors qu'il retrouve les siens pour la fête des mères, il apprend qu'il doit se rendre avec son père à un rendez-vous médical dont il ne sait rien.
Une exploration des failles familiales et une plongée dans un monde sans repères.
►LE FIGURANT Didier Blonde (Gallimard)

À dix-neuf ans, D. Blonde a rencontré Judith sur un tournage de François Truffaut où ils étaient tous les deux figurants. Quarante-cinq ans plus tard, il revient sur les lieux du tournage à la recherche de celle qui lui faisait face au café, Judith, et avec laquelle il connut les prémices d’un amour en fuite. Quelles traces a laissées leur brève histoire se demande Didier Blonde tout au long de ce roman tissé des réminiscences d'un temps enfui.
Une tendre flânerie dans un Paris décor de cinéma, pour retrouver une femme et une jeunesse perdues
►JE NE SUIS PAS UNE HÉROINE Nicolas Fargues ( POL)

Comment un homme blanc de 45 ans, l’auteur, peut-il faire parler une jeune femme noire tout en restant crédible ? Est-il possible, surtout, à travers ce décentrement, d’écrire un roman du choc des cultures, où Yaoundé, la Nouvelle-Zélande et le quartier de Brochant, à Paris, ne communiquent pas toujours avec fluidité ? L’auteur poursuit sa réflexion sur les sociétés, sur la passion, les malentendus amoureux et notre solitude.
Une analyse pleine d’humour et de cruauté de toutes les arrière-pensées qui creusent d’infranchissables fossés entre les cultures et les origines.
LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
►4,3,2,1 Paul Auster (Actes Sud)

Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk, finit par franchir l’Atlantique et arriva dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, le nouvel arrivant fut rebaptisé Ferguson. En 4 variations, voilà les tribulations hypothétiques du petit-fils de ce Reznikoff alias Ferguson. Un roman-kaléidoscope où Ferguson, le petit-fils, s’incarne en quatre répliques qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties.
Une architecture narrative inédite pour une expérience de lecture inoubliable.
►UN AUTRE BROOKLYN Jacqueline Woodson( Stock)

La mort de son père est l'occasion pour August, la quarantaine, de revenir à Brooklyn et de feuilleter quelques pages de ce passé qu'elle continue à interroger. Laissant derrière eux un coin du Tennessee où il faisait bon vivre, elle à 8 ans quand elle arrive avec son père et son frère dans un Brooklyn miséreux et périlleux, où le danger guette partout.
Un beau roman d'apprentissage dans le Brooklyn des années 70.
►LE MYSTÈRE CROATOAN Carlos José Somoza (Actes Sud)

Une jeune éthologue reçoit un e-mail de son ancien mentor, qui dirigea le laboratoire dans lequel elle étudie le comportement des espèces animales. Si ce message, composé du seul mot “Croatoan”, est en soi énigmatique, le plus troublant est qu’il provient d’un homme qui s’est donné la mort deux ans plus tôt après une grave dépression.
Écologie, terrorisme et manifestations de masse constituent les piliers de ce roman mystérieux et terrifiant.
►LE MINISTERE DU BONHEUR SUPRÈME Arundhaty Roy (Gallimard)

Cette narration labyrinthique passe de la vie d'une communauté de hijras (transgenres) du Vieux Delhi à une histoire d'amour sur toile d'insurrection au Cachemire. On y croise aussi les nationalistes hindous, la guérilla maoïste des forêts du centre du pays, les violences de castes et mille autres thèmes familiers de l'Arundhati Roy, infatigable porte-voix des opprimés, écologiste, féministe, altermondialiste et critique du capitalisme qui a toujours espoir de voir émerger des tumultes du monde une forme de justice sociale.
Un livre magnifique et ravageur.
►LA GUITARE BLEUE John Banville (Robert Laffont)

Oliver Orme, le narrateur, n’a rien pour plaire. La cinquantaine égocentrique et disgracieuse, amateur de fauche, ce peintre a trompé sa femme avec Polly,la femme d’un ami avant de s’en lasser. Puis est revenu dans sa maison natale trouver l’inspiration, en vain. Or bientôt Polly le retrouve, et leur histoire d'amour renaît de ses cendres. Entre passion, désillusion, jalousie et égoïsme, Oliver est un loseur mais pas de la catégorie des cyniques...
Ah ! Le potentiel érotique de la fauche… marivaudage d’un pickpocket sentimental !
►L’ÉTANG Claire-Louis Bennett ( L’Olivier)

Rêveries bucoliques d’une solitaire. De cette protagoniste, nous ne connaissons rien de ce qui fait habituellement un personnage. Ni son apparence, ni sa biographie ni pourquoi elle vit presque recluse dans un cottage, face à un étang, probablement en Irlande. La vingtaine de textes courts, de quelques lignes à quelques pages, qui le composent cet ouvrage, suit les pensées drôles ou graves, toujours percutantes de cette héroïne anonyme.
Un texte à l’originalité surprenante, déroutant et inclassable.
►FACE AU VENT Jim Lynch ( Gallmeister)

Histoire de la famille Johannssen pour qui la voile est une question d’ADN. Cette passion est le ciment qui relie tous ses membres. Installés au cœur de la baie de Seattle, le grand-père dessine les voiliers, le père les construit, la mère, calcule leur trajectoire. Si les deux frères, Bernard et Josh, ont hérité de cette passion, c’est la jeune et charismatique Ruby qui sait le mieux jouer avec les éléments. Seule sur un bateau, elle fait corps avec le vent. Bien des années plus tard, la famille s’est désunie et douze ans après la rupture, une ultime course sera l’occasion de retrouvailles risquées pour cette famille attachante et dysfonctionnelle.
Un portrait bouleversant des relations familiales.
► 3 FILLES D’EVE Elif Shafak ( Flammarion)

Mariée à un riche promoteur, Peri se rend à un grand dîner dans une somptueuse villa du Bosphore. En chemin, elle se fait voler son sac dans lequel il y avait une photographie très précieuse à ses yeux, représentant trois jeunes filles, dont elle, à l’université d’Oxford (au Royaume-Uni), en compagnie d’un homme plus âgé, leur professeur. Alors que défilent les plats les plus raffinés, la jeune femme voit ses souvenirs affluer. Des souvenirs où se croisent les personnages de son enfance (ses parents, sans cesse à couteaux tirés quand il s’agit de religion, et ses deux frères) et les fragments du début de sa vie d’adulte, alors qu’elle était étudiante à Oxford… Satire violente de la bourgeoisie stambouliote pour qui le capitalisme n’a pas d’étiquette religieuse, et des impasses dans lesquels se débat une société coincée entre tradition et modernité .
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Je vous souhaite d'agréables lectures !
Mehdi, le libraire.