La grande boucherie, tranchées dans le vif
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Jean Echenoz
(Minuit)
On est donc en 1914, en Vendée puis dans les tranchées puis de nouveau en Vendée. C’est la province, c’est la guerre. Cinq jeunes issus d'un même village, mais de conditions sociales
différentes, un bourrelier, un garçon boucher, un sous-directeur d’usine, se retrouvent embarqués à la guerre au sein du 93e régiment d'infanterie. Il y a Anthime, le discret qui a un lien
particulier avec Charles, l’élégant et méprisant sous-directeur d’usine et aussi Padioleau, Bossis et Arcenel, qui sont les camarades de pêche et de café d'Anthime. Ils paradent
joyeusement avant de prendre la direction du front, pour deux semaines, croient-ils. L’enfer est à venir, dans pas longtemps. Assiste aussi à leur départ la douce Blanche, fiancée et amante
de Charles, qui la serre dans ses bras. Elle ignore encore qu’elle porte l’enfant de Charles qui part pour servir de chair à canon. Nous assistons à la guerre à hauteur d’homme, on ne se perd pas
dans les mouvements de troupes ou de cavalerie, mais sous les monceaux de terre retournée par les obus, le brouillard corrupteur des gaz, la mêlée des cadavres, les entrailles et le sang des
autres… Ces cinq hommes reviendront-ils ? Quand et dans quel état ?
Avis du libraire : Une méditation sur la destinée de l'individu et celle des générations. Une
vision de la réalité des combats