Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LIBRAIRIE MOTS ET CIE

LE PÈRE DU NOUVEAU ROMAN EST MORT.

25 Août 2016 , Rédigé par MOTS ET CIE Publié dans #RENTREE LITTERAIRE 2016

MICHEL BUTOR

MICHEL BUTOR

L’écrivain Michel Butor, figure du Nouveau Roman, est mort

L'auteur de « La Modification », pierre angulaire du Nouveau roman, s'est éteint hier mercredi 24 août à l’âge de 89 ans.

Avec deux mille titres, Michel Butor a laissé une œuvre considérable. Pourtant, ce prodige connu en France pour son célèbre roman “La Modification” n'a reçu les honneurs que très tardivement.

Michel Butor : “On dit souvent de moi que je suis un ‘inconnu célèbre’."

Michel Butor avait choisi de vivre à l’écart des succès publics. Ce créateur prolifique, dont l’œuvre est connue sur les cinq continents et qui aurait pu passer ses jours d’université prestigieuse en académie exotique, n’a jamais eu de reconnaissance en France que pour un seul roman, pour cette Modification de ses jeunes années. Sa carrière d’enseignant est également paradoxale. Michel Butor, et c’est un crime dans la France des universités, n’avait pas réussi l’agrégation, tout occupé qu’il était à découvrir, à Paris, les derniers grognards du mouvement surréaliste. Cette lacune devait le poursuivre. Aucune université hexagonale — ni celle de Nice où il enseigna quelques années, ni la frileuse Sorbonne — n’a jamais osé offrir une chaire de professeur à ce savant connaisseur de la littérature française. C’est ainsi qu’un de nos plus brillants pédagogues fut accueilli à Genève, qui lui fit fête.

Rendre compte de la révolution de la modernité

Car Michel Butor a élaboré un projet littéraire qu’il va bientôt développer en des centaines, des milliers de livres (deux mille titres à la fin des années 2010), et qui constituent une sorte d’encyclopédie nouvelle, en perpétuelle transformation, capable de rendre compte de l’extraordinaire et permanente révolution de la modernité, afin de tenter de lui donner un sens, une langue, une possibilité de penser ce qu’on nomme désormais la mondialisation. S’appuyant sur toutes les formes, anciennes et nouvelles, de l’expression littéraire, en travaillant avec des peintres pour des livres qui n’existent parfois qu’à un seul exemplaire, en collaborant avec des musiciens, des danseurs, des metteurs en scène de théâtre, des réalisateurs de radio, mais aussi des typographes, des relieurs, des fabricants de papier qui lui préparent des ouvrages ronds, ou ovales, ou massicotés par le milieu, Michel Butor est aussi à la tête d’un vaste atelier artisanal. L’écart, c’est aussi cette manière singulière de maintenir la tension maximale entre les expressions de l’avant-garde et les exigences du métier. Butor, quand il enseigne (lire ses Improvisations sur Balzac, Hugo, Rimbaud, Flaubert ou…Butor) ou quand il écrit (des poèmes, ses rêves, ses voyages, des tableaux, le génie des lieux), nourrit ses textes d’une érudition tranquille et qu’on dirait presque familière. Et combien d’écrivains d’aujourd’hui, sans même le savoir, lui doivent les innovations formelles qu’ils attribueraient sans peine à leur propre génie...

(extraits de l'article de Télérama)

_________________________________________________________________________

Pour commander ou vérifier la disponibilité d'un ouvrage, suivez le lien:

http://www.librairie-motsetcie.fr

__________________________________________________________________________

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article